Mingda Textile est un fabricant de tissus tricotés respectueux de l'environnement qui répond aux normes de l'UE et à la certification OCS/GRS/FSC/SGS/Oeko-tex100.
L'industrie du tricot, réputée pour sa polyvalence et son confort, cache un secret bien gardé : sa consommation d'eau colossale. De la préparation des fibres à la teinture, en passant par la finition, l'eau est omniprésente à chaque étape de la production, souvent en quantités astronomiques. Cette dépendance pose de sérieux défis environnementaux et opérationnels, notamment dans les régions où l'eau est une ressource rare. La question cruciale est la suivante : les nouvelles technologies d'économie d'eau peuvent-elles réellement endiguer ce flux et transformer le rapport de l'industrie à cette ressource vitale ?
L’ampleur du problème
La production de tissus tricotés est notoirement gourmande en eau. Les procédés classiques de teinture et d'ennoblissement peuvent à eux seuls consommer entre 100 et 150 litres d'eau par kilogramme de tissu, voire davantage pour les teintes foncées ou les finitions complexes. Multiplié par les volumes de production mondiaux, le problème devient alarmant. On estime que l'industrie textile est responsable d'environ 20 % des eaux usées industrielles mondiales, le traitement humide (teinture et ennoblissement) étant le principal facteur. Ces eaux usées sont souvent chargées de produits chimiques, de sels et de résidus de colorants, ce qui représente un risque important de pollution si elles ne sont pas traitées. Face à l'aggravation des changements climatiques et au durcissement des réglementations, l'industrie est soumise à une pression croissante pour réduire drastiquement sa consommation.
Où va l'eau ? Principaux points de consommation :
● Prétraitement (dégraissage et blanchiment) : L’élimination des impuretés naturelles (cires, pectines) ou des auxiliaires de traitement synthétiques nécessite de grands volumes d’eau chaude et de produits chimiques.
● Teinture : L’obtention de couleurs uniformes et résistantes, notamment sur des fibres cellulosiques comme le coton ou la viscose, exige traditionnellement des procédés longs avec des rapports de bain élevés (le rapport entre l’eau et le poids du tissu).
● Rinçage et savonnage : Plusieurs rinçages à l’eau chaude et à l’eau froide sont nécessaires pour éliminer les colorants non fixés, les produits chimiques et les auxiliaires après la teinture. Cette étape peut consommer plus d’eau que la teinture elle-même.
● Finition : L’application de finitions fonctionnelles (adoucissants, hydrofuges, antimicrobiens) implique souvent des bains à base d’eau et un lavage ultérieur.
● Nettoyage et entretien : Le nettoyage régulier des machines à teindre et autres équipements contribue également à la réduction de la consommation globale d'eau.
Technologies émergentes d'économie d'eau : solutions réelles ou solutions partielles ?
Plusieurs technologies innovantes offrent des pistes prometteuses pour réduire drastiquement la consommation d'eau :
1. Teinture à faible et très faible rapport de bain :
● Technologie : Des machines de teinture à jet d’air de pointe (à flux doux) et des buses optimisées réduisent considérablement la quantité d’eau nécessaire à la circulation du tissu et du bain de teinture. Les proportions de bain peuvent ainsi être réduites de 1:10 ou 1:15 à 1:4, 1:3, voire moins.
● Impact : Réduit directement la consommation d'eau douce de 30 à 70 % lors de la teinture. Réduit également la consommation d'énergie (moins d'eau à chauffer) et de produits chimiques.
● Défi : Nécessite un investissement important. Exige un contrôle précis du processus et peut présenter des limitations quant aux types de tissus ou aux tailles de lots.
2. Teinture sans eau (teinture au CO2 supercritique) :
● Technologie : Utilise du dioxyde de carbone supercritique sous pression (CO2sc) comme milieu de teinture au lieu de l’eau. Les colorants se dissolvent dans le CO2sc et pénètrent dans la fibre. Après la teinture, le CO2 est dépressurisé, gazéifié et recyclé (taux de récupération > 95 %), laissant le tissu sec.
● Impact : Élimine totalement l’eau de process. Aucun séchage nécessaire, ce qui permet d’économiser une énergie considérable. Ne produit pratiquement aucune eau usée. Idéal pour le polyester et les mélanges synthétiques.
● Défi : Coût d’investissement initial très élevé. Son applicabilité limitée aux fibres naturelles (coton, laine) demeure un obstacle majeur. La mise à l’échelle pour les grands volumes est encore en développement.
3. Impression numérique à jet d'encre (remplaçant l'impression humide) :
● Technologie : Applique les colorants avec précision sur le tissu grâce à des têtes d’impression à jet d’encre, comme une imprimante à papier. Seule la quantité exacte de colorant nécessaire est déposée.
● Impact : Élimine les importants volumes d’eau utilisés en sérigraphie traditionnelle pour la préparation (agents épaississants), le rinçage après impression et le nettoyage des écrans. Réduit les déchets de colorants et de produits chimiques.
● Problème : Principalement adaptée au motif de surface, et non à la coloration unie. La rapidité et la rentabilité pour la production à grande échelle s’améliorent, mais peuvent encore constituer un obstacle par rapport à l’impression rotative pour les commandes en gros.
4. Traitement avancé des eaux usées et recyclage en circuit fermé :
● Technologie : Utilisation de systèmes de traitement tertiaire sophistiqués (par exemple, bioréacteurs à membrane (MBR), osmose inverse (OI), procédés d'oxydation avancée (POA)) pour traiter les effluents à une qualité adaptée à la réutilisation au sein de l'usine (par exemple, pour le rinçage, le refroidissement ou même certaines étapes du processus).
● Impact : Réduit considérablement la consommation d'eau douce grâce à la réutilisation des eaux traitées (jusqu'à 50-90 % de recyclage possible). Minimise les rejets d'eaux usées.
● Défi : Coûts d’investissement et d’exploitation élevés (énergie et produits chimiques). Nécessite une gestion et une surveillance sophistiquées. Les flux de saumure concentrés issus de l’osmose inverse doivent être traités.
5. Nanotechnologie et chimie avancée :
● Technologie : Développement de colorants à taux de fixation exceptionnellement élevés (> 95 %), réduisant ainsi le besoin de rinçage. Utilisation de la technologie des nanobulles pour améliorer la pénétration du colorant avec une quantité d’eau réduite. Création de tensioactifs et d’auxiliaires plus efficaces nécessitant moins de rinçage.
● Impact : Réduit la consommation d'eau, principalement lors des phases de rinçage. Diminue la charge chimique des eaux usées.
● Défi : Nécessite l’adoption de nouveaux systèmes chimiques. La performance à long terme et la rentabilité doivent être validées en continu.
Au-delà de la technologie : l'approche holistique
La technologie seule ne constitue pas une solution miracle. Colmater véritablement la brèche exige une stratégie multidimensionnelle :
● Optimisation des processus : surveillance rigoureuse, prévention des fuites, réutilisation de l'eau de refroidissement, rinçage à contre-courant.
● Gestion des produits chimiques : Sélection de colorants à faible teneur en sel et à fixation élevée, et d’auxiliaires facilement biodégradables.
● Investissement dans les infrastructures : La modernisation des machines vieillissantes et inefficaces est fondamentale.
● Collaboration : Les marques, les fabricants, les fournisseurs de produits chimiques et les développeurs de technologies doivent travailler ensemble pour adapter les solutions et partager les coûts.
● Réglementation et incitations : Des réglementations environnementales plus strictes et des incitations gouvernementales peuvent accélérer l'adoption.
Conclusion : Un parcours difficile mais essentiel
Le gouffre hydrique de l'industrie du tricot est un défi complexe et profondément enraciné. Si aucune technologie ne peut à elle seule le résoudre complètement, la combinaison de la teinture à faible teneur en eau, des alternatives sans eau, de l'impression numérique, du recyclage avancé et d'une chimie plus intelligente offre une voie réaliste vers une réduction drastique de la consommation d'eau. Les obstacles – coût, passage à l'échelle industrielle, limitations des fibres – sont importants, mais pas insurmontables. Face à l'aggravation de la pénurie d'eau, qui passe du statut de risque à celui de crise, et à l'intensification des exigences de durabilité de la part des consommateurs et des organismes de réglementation, l'investissement dans ces technologies devient de plus en plus pertinent. La question n'est plus de savoir si l'industrie peut réduire significativement son empreinte hydrique, mais à quelle vitesse elle peut mobiliser la volonté collective et les capitaux nécessaires pour faire de ces technologies essentielles la nouvelle norme. Le chemin est semé d'embûches, mais inverser la tendance en matière de consommation d'eau n'est plus une option : c'est un impératif existentiel pour un avenir durable.